Devenu obligatoire avec la réforme de la formation, l’entretien professionnel doit permettre au salarié d’exposer son projet de formation ou d’évolution à son employeur. D’ici 2020, chaque salarié devra passer trois entretiens professionnels, à raison d’un tous les deux ans. Le premier devait avoir lieu au mois de mars.

A défaut, l’entreprise devra s’acquitter d’une amende d’un montant évalué à quelques dizaines de milliers d’euros (30 € multiplié par 100 heures, multiplié par le nombre de salariés de la société qui n’a eu ni entretien, ni formation ou évolution). Toujours selon la réforme, les salariés d’entreprises de plus de 50 salariés devront se voir proposer sur cette période deux de ces trois items : évolution professionnelle ou salariale, VAE (validation des acquis de l’expérience) ou formation certifiante, formation classique.

Premiers contrôles : mars 2022...

 

« Les premiers entretiens doivent être terminés au 5 mars 2016. Concernant tous les salariés sans exception, ils s’effectuent tous les 2 ans mais aussi au moment de la reprise après un congé suivant : congé maternité, congé parental d’éducation ou d’adoption, congé de soutien familial, congé sabbatique, après une longue maladie ou une période de mobilité volontaire sécurisée (dans les entreprises de plus de 300 salariés), après une période d’activité à temps partiel ou à l’issue d’un mandat syndical. Les premiers contrôles auront lieu en mars 2022 » explique Sandra Molteni, coach, consultante et formatrice en management.

Cela suppose la mise en place d’un cadre qui peut intégrer l’entretien annuel et l’entretien professionnel, sous condition de bien le préciser au salarié, l’un permettant de mesurer le réalisé du salarié, le second lui donnant la possibilité de dialoguer et d’échanger sur ses perspectives d’évolution professionnelle et d’identifier ses besoins de formation.

Un outil de pilotage RH

Ces entretiens impliquent «  l’utilisation d’outils tel que le référentiel de compétences, pour aider le manager dans la réalisation de l’entretien, ou des supports type passeport formation pour permettre aux salariés de réfléchir sur leurs parcours », déclare Nathalie Olivier, consultante RH et formatrice. Enfin, il est essentiel d’avoir une traçabilité de ces entretiens, formalisée par un document écrit dont une copie est à remettre au salarié.

La mise en oeuvre de ces entretiens place les RH en première ligne. D’après la consultante, « l’entretien professionnel oblige à développer une bonne GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences), ce qui suppose d’expliquer en interne la stratégie de l’entreprise. Au final, il constitue à la fois un challenge et un outil intéressant pour le responsable RH, qui doit penser l’organisation de ces entretiens tout en préparant un plan de formation sur lequel il faudra communiquer auprès des collaborateurs ».

Frédérique GUENOT